Pratiquement quatre mois se sont écoulés depuis ma dernière tranche de pandémie. Quatre mois pendant lesquels peu de choses ont évolué, qu’il s’agisse des possibilités limités que continue de nous offrir cette pandémie ou des variations possibles du programme quotidien de chaque journée. C’est parti pour le bilan de ces quatre derniers mois à la maison dans cette Tranche de pandémie #4 !
Quand à l’échelle d’une année complète on a passé plus de temps enfermée qu’à faire toutes les choses du quotidien sereinement, on finit par s’habituer à une certaine routine et à percevoir le temps différemment. C’est assez paradoxal quand on y réfléchit, parce que pour ma part le temps semble s’écouler encre plus rapidement que la normale. Peut-être un peu parce que les journées de boulot – même à la maison – sont bien remplies, parce que la nuit tombe très tôt à cette période de l’année… ou peut-être parce que j’ai suffisamment à faire pour ne pas trouver le temps longs.
« Mais sinon, tu fais quoi chez toi ? Moi je me fais chier… »
On m’a souvent posé cette question depuis mars, à croire que rester chez soi rime forcément avec ennui profond garanti pour tou(te)s. Comme évoqué dans les précédentes Tranches de pandémie, j’ai toujours mille choses à faire chez moi, qu’il s’agisse de bouger des meubles « juste pour voir », de préparer des plats un peu sympas, de rempoter des plantes, d’écouter de la musique en regardant le plafond, de trier des photos ou de faire en sorte que mon intérieur soit le plus pratique possible – ranger beaucoup de choses dans peu d’espace, je pense que vous connaissez aussi ahah 😅
Réellement, chaque heure passée chez moi me permet de faire toutes ces petites choses qui simplifient et/ou embellissent le quotidien mais que je ne prends pas nécessairement le temps de faire dans une configuration normale de ma vie (c’est à dire quand on peut aller et venir librement, voir tous les gens qu’on souhaite voir… bref, je ne vous fais pas un dessin). Alors du coup, comment je me suis occupée ces quatre derniers mois ?
J’ai entamé des marathons de films et séries : autre activité incontournable de cette pandémie, j’ai bien évidemment continué de bingemater tout ce que je n’avais pas eu le temps de voir jusque-là. Le programme est allé des films Die Hard (je ne connaissais que le premier) aux James Bond (un jour peut-être, je verrais le dernier au cinéma), en passant côté séries par les deux dernières saisons d’Esprits Criminels et les trois saisons de Doctor Who manquées suite à ma brouille avec le Doctor version Matt Smith. J’ai également découvert un peu par hasard l’émission Ru Paul’s drag race qui m’a donné quelques intenses fou rires et petites montées de larmes au point de me faire regretter sincèrement de ne pas y avoir prêté attention ces 11 dernières années.
J’ai (encore) beaucoup lu : des polars, avec notamment Code 93 d’Olivier Norek ou encore des essais comme Le racisme est un problème de blancs, de Reni Eddo-Lodge (sur le racisme systémique) et Présentes, de Lauren Bastide (sur le féminisme et la place des femmes dans la société). De très mauvais choix de lecture ont également été faits, je m’abstiendrais donc de citer les livres concernés qui se sont révélés être une horrible perte de temps ainsi qu’une source inépuisable d’ennui (coucou Protocole Gouvernante, de Guillaume Lavenant).
J’ai (enfin) réussi à maîtriser mon alimentation : suite à mes problèmes de santé de début d’année, j’ai du changer quasiment l’intégralité de mon alimentation pour identifier les choses que mon corps ne supportait plus. J’étais déjà très branchée « fait maison » et produits de qualité à la base, à présent c’est devenu une nécessité pour vivre sans douleurs au quotidien. J’y piochais déjà quelques idées de temps à autre, mais ces derniers mois j’ai découvert beaucoup de plats savoureux dans la cuisine végétarienne et j’essaie de maîtriser un peu plus à chaque nouvel essai les recettes du quotidien à base de laits végétaux.
J’ai essayé de nouveaux sports : après quasiment 8 mois de gym en solo devant des vidéos Youtube, il m’a rapidement fallu trouver d’autres façons de me défouler entre mes quatre murs. J’ai renforcé ma pratique du yoga et attaqué en parallèle le pilates et la danse. Bon, c’est toujours moins efficace qu’un vrai cours avec un vrai professeur, mais ça permet de se défouler la plupart du temps en musique… donc ça me va !
J’ai mieux organisé mon coin bureau : je n’ai pas de pièce dédiée, j’ai une planche d’une longueur scandaleuse posée sur deux tréteaux que je fais en sorte de garder dégagée (c’est un challenge de chaque instant, on va pas se mentir…) pour pouvoir m’y installer pour travailler.
« Ça va durer encore longtemps là ? »
Cette question-la aussi, je l’ai pas mal entendue autour de moi et je me la pose assez régulièrement. On pensait tou(te)s que le confinement ne durerait qu’un temps, qu’on aurait rapidement des solutions pour reprendre une vie normale malgré cette pandémie – comme des vaccins en quantité suffisante ou même une stratégie vaccinale qui ne soit pas toute pétée.
A ce stade, c’est assez difficile de prévoir quoi que ce soit faute de certitudes. Je trouve l’incertitude presque aussi angoissante que l’attente, alors je continue de faire des projets, de me fixer plein de petits objectifs qui m’aident à faire en sorte de ne pas rester bloquée dans une espèce de faille temporelle de laquelle il est difficile de s’échapper. À chacun sa méthode pour supporter tout ça ! 🙂
Voilà pour cette tranche de pandémie #4. Prenez l’air lorsque c’est possible, cocoonez dans votre intérieur et essayez de ne pas perdre l’esprit entre vos quatre murs.