Une seconde quinzaine s’est écoulée, amenant une certaine routine de l’enfermement au quotidien. C’est le bon moment pour cette tranche de pandémie #2 : on garde la pêche et on fera un rapide bilan de cette seconde quinzaine de confinement à la maison, des réflexions en cours et des activités qui auront rythmé mes journées.
Peu de choses ont drastiquement changé depuis la tranche de pandémie #1, si ce n’est la pénurie de certains aliments de base (farine, beurre, pâtes, pain…) et la nécessité parfois de faire plus de 20 minutes de voiture pour trouver de quoi remplir un peu placards et frigo. Ce point mis à part, rien n’a bougé et l’indiscipline de la minorité de gens qui se pensent invincibles est toujours au beau fixe… 🙄#lesFrançais
Essayer de relativiser
On entend en ce moment beaucoup de personnes se plaindre de l’enfermement ou de la difficulté liée au fait de ne pas pouvoir aller et venir à sa guise. Qu’il s’agisse de messages sur les réseaux sociaux ou de témoignages diffusés à la télé, c’est dans les deux cas assez complexe de gérer notre propre agacement de cette situation et de devoir en parallèle composer avec l’agacement – plus ou moins justifié – étalé à toute heure du jour ou de la nuit par les autres.
Attention, je ne suis pas en train de dire que je gère merveilleusement bien le fait d’être enfermée, d’être physiquement coupée de 90% de mes proches et de ne rien pouvoir faire des activités d’extérieur que j’apprécie, bien au contraire: comme tout le monde, je suis en train de frôler mes limites. Oui parce que spoiler : ce ne sont pas nécessairement ceux/celles qui se plaignent le moins ou qui ont l’air les plus privilégié(e)s qui sont les plus détendu(e)s dans cette période troublée.
Est-ce qu’il ne faudrait pas globalement que chacun essaye de relativiser un peu, en composant avec ses propres difficultés et frustrations tout en faisant preuve de suffisamment de bienveillance pour ne pas – volontairement ou non – minimiser les celles exprimées par les autres ? En n’imposant pas leurs angoisses aux autres à toute heure du jour ou de la nuit. En essayant de se réjouir de ne pas être obligé(e) de se mettre chaque jour en danger pour aller travailler. Et en étant reconnaissant d’être en bonne santé, parce que oui : c’est un luxe, en ce moment plus que jamais.
Je pense vraiment qu’on se sentirait sans doute tou(te)s un peu mieux si chacun faisait cet effort et essayait de se mettre à la place de son interlocuteur ne serait-ce que deux minutes avant d’ouvrir les vannes aux plaintes à base de « j’en peux plus, je veux retourner à la salle de sport » ou de « si je peux pas partir en vacances cet été, je vais finir en dépression », parce que présentement il y a des choses autrement plus graves. Oui c’est dur, personne ne dira le contraire. Mais après un mois enfermé(e)s, c’est dur pour tout le monde.
Pour terminer cette section de la tranche de pandémie #2 sur une note positive: si l’on ressent à tout prix le besoin d’exprimer tout ça copieusement et avec force, pourquoi ne pas utiliser sa frustration de l’instant pour en faire un objet de création ? (journal de bord, blog, photos, vidéos, podcasts…) Ça peut tout à la fois constituer une activité qui change du quotidien et qui peut permettre de prendre une certaine distance avec cette situation compliquée. A titre personnel, cette rubrique m’aide beaucoup à mettre mes idées au clair et à lâcher du lest une fois tout ça couché sur le papier 😌
La scandaleuse platitude des programmes télé
Pour s’évader un peu, il ne fallait bien entendu pas s’attendre à des miracles de la part de nos bonnes vieilles chaînes françaises mais on pouvait en revanche compter sur elles pour nous resservir leurs fonds de tiroirs en matière de programmation. On pourrait notamment parler de cette soudaine De Funès mania, des rediffusions en masse de films usés jusqu’à la corde – absolument tous les films de Coluche, Bourvil, Fernandel… pour ne citer qu’eux – des rediffusions du Tour de France 1998 (oui, j’exagère un peu…), de Camping Paradis ou des émissions débiles d’Hanouna qui saturent nos écrans depuis bientôt un mois et ne font clairement plus rêver – en admettant que tout ceci ait pu nous faire rêver un jour, mais là on entre dans un autre débat… 😅
Heureusement, on peut compter sur notre stock de DVD encore non visionnés et sur des valeurs sûres comme Netflix ou Prime vidéo pour trouver quelque chose de correct – et qui n’a pas déjà été vu 50 fois – à regarder. Grace au streaming, j’ai pu visionner et découvrir des séries et films de qualitay :
Self Made (Netflix) : cette mini-série est adaptée du roman On her own Grounds, d’A’Lelia Bundles, l’arrière-arrière petite fille de Madam C.J. Walker, l’héroïne de cette mini série et première afro-américaine millionaire à une époque où rien n’était simple ni pour les personnes de couleur ni pour les femmes. Les quatre épisodes nous embarquent dans son quotidien, mêlé de drames autant que de joies, jusqu’à la création de son empire cosmétique. J’ai vraiment passé un bon moment devant cette mini-série et j’ai enchaîné les épisodes jusqu’à connaître le dénouement de cette belle aventure humaine.
Unorthodox (Netflix) : cette mini-série en 4 épisodes est inspirée des mémoires de Deborah Feldman et nous propose de suivre dans sa quête d’autonomie et de liberté la jeune Esti, élevée dans une communauté juive ultra-orthodoxe de Brooklyn. Je n’étais pas hyper familière des us et coutumes de la communauté juive, c’est donc avec un regard totalement naïf que j’ai découvert Unorthodox. Je pense être passée à peu près par toutes les émotions possibles mais j’ai surtout ressenti beaucoup de compassion pour le personnage d’Esti et à peu près toute la palette des émotions humaines, à mesure que je plongeais dans cette série mi thriller, mi récit initiatique. 4 heures de ma vie parfaitement employées 👌
J’ai également repris des séries sur lesquelles j’avais un peu calé, comme notamment Doctor Who (j’avais calé en milieu de saison 7 à cause des intrigues répétitives toutes pétées de Steven Moffat) ou encore Wallander (pas vu la saison finale).
S’occuper l’esprit
On termine cette tranche de pandémie #2 avec les activités du quotidien pour s’aérer l’esprit et ne pas penser confinement et pandémie H24 (et donc devenir fou) :
J’ai (encore) beaucoup lu : j’ai profité de mon temps libre pour découvrir Earthend, une trilogie mystico-fantastique écrite par Gillian Anderson et Jeff Rovin. Les trois tomes se sont fait éclater en peu de temps, car j’étais vraiment curieuse de voir où les auteurs souhaitaient en venir. Si la fin a été un peu rapide, je n’ai toutefois pas été déçue par ce voyage très particulier ! J’ai également bien avancé sur ma relecture de la trilogie de La boussole, de Philipp Pullman (j’ai terminé le tome 2), et découvert quelques nouveautés plutôt sympathiques ! On s’en reparlera un peu plus en détails dans le Bookworm du mois d’avril.
J’ai joué du violon : plus précisément, je travaille encore mon placement de doigts et j’essaie de trouver un premier morceau très basique à essayer d’apprendre. J’ai jeté mon dévolu sur Hallelujah de Jeff Buckley ( ❤️), mais je manque encore un peu de pratique donc c’est assez laborieux pour l’instant. Retour au bon basique de chez basique Twinkle twinke little star (au secours).
J’ai écouté des podcasts bien sympathiques : comme YouMakeFashion qui parle de sophrologie au quotidien, Manger qui parle de bouffe et de nos habitudes alimentaires et enfin Previously, le podcast d’Alain Carrazé qui décrypte les séries télé d’hier et d’aujourd’hui.
Je me suis rendue utile : j’ai la chance d’avoir pu me confiner en famille avec ma soeur et ma maman. Cette dernière est scandaleusement habile de ses mains et a décidé de coudre une série de masques en tissus pour les soignants . Bon, je n’ai pas fait grand-chose d’autre que passer des élastiques dans des trous parce que je n’ai pas son talent de couturière, mais c’était ma manière d’apporter ma – petite – pierre à l’édifice 😃
Voilà pour cette tranche de pandémie #2. Et surtout : continuez de rester chez vous, putain.