Du Social Media à la gestion de projet, il n’y a parfois qu’un pas. 500 jours après mon changement de métier, je lève enfin le nez du guidon. Après l’avoir très brièvement évoqué dans un autre article, c’est l’heure du bilan: parlons changement de carrière !
Comment je suis venue au Social Media
J’ai fait des études de marketing avec l’idée de travailler dans le secteur culturel. Si les camarades de l’époque rêvaient de multinationales, je m’imaginais plutôt dans une maison d’édition ou un média. J’ai appris le Community management sur le tas à travers des communautés d’adeptes de jeu de rôle, puis sur les réseaux sociaux dès 2003. À cette époque, le métier était encore assez confidentiel et les postes étaient rares. Les enjeux étaient différents et se résumaient souvent à simplement être présents sur les réseaux sociaux. On ne parlait donc pas encore de marketing digital ou de social media, mais il y avait là un boulevard très tentant sur lequel me lancer !
Pour mon plus grand bonheur, je voyais mon métier évoluer jour après jour. En près de 10 ans dans ce secteur, chaque jour a apporté son lot de nouveautés bienvenues, désarçonnantes ou amusantes. Autant vous dire que quand on déteste la routine et l’absence d’évolution (acquis, pratiques…), le social media est fantastique !
Pourquoi j’ai changé de métier
Le métier de CM évolue vers un poste aux contours flous : les recruteurs ne cherchent plus un « CM / rédacteur ». Maintenant, le CM doit également être « journaliste / photographe / monteur / consultant Adwords / rédacteur spécialité SEO »… Pas besoin de broder : il suffit d’observer les compétences demandées dans les offres d’emploi. Ce qui prouve qu’on ne comprend toujours pas qu’il s’agit d’un vrai métier 10 ans après son apparition en France. Et effectivement bien plus facile de parler de couteau-suisse et d’économiser sur 6 postes en une seule fois ! 🙄
Ajoutez à cela la réduction des coûts à tout prix, l’encouragement de la fainéantise à coups de photos libres de droits parce que « t’inquiète pas, personne ne s’en rendra compte », la créativité bridée parce qu’il faut faire comme tout le monde, les clients super désagréables, la quantité plutôt que la qualité, les managers déconnectés du terrain… Cette liste non exhaustive a contribué à dissiper l’emballement des premières années. Chaque jour, il me coûtait un peu plus de poster juste pour occuper de l’espace sur les réseaux sociaux. Les contenus n’apportaient rien, mais l’essentiel était d’exister. Si on pouvait exister à moindre coût, c’était bien. Si on pouvait piquer les idées des autres et « reproduire à notre sauce », c’était parfait.
Difficile d’expliquer aux équipes pourquoi une excellente idée pouvait capoter faute de moyens / temps pour la mettre en oeuvre convenablement. Difficile de devoir mal faire mon travail parce que c’est comme cela qu’on me demande de le faire. Ou d’essayer de rester calme quand des clients vous déversent des torrents d’insultes à la gueule sur tous les supports.
Même avec le recul, je ne saurais pas dire si il y a un an j’aimais encore vraiment ce travail. Je pense cependant avoir changé de cap au bon moment pour ne pas finir par en être totalement dégoûtée.
Du Social Media à la gestion de projet
Qu’est-ce que je savais faire en dehors du Social Media ? Retomber sur mes pieds et m’adapter à une nouvelle situation. J’ai vraiment eu de la chance de ne pas m’être trouvée dans la situation de ne pas savoir quoi faire à partir du moment où j’ai décidé de changer de métier. Ce glissement de poste est intervenu au sein de l’entreprise où j’étais déjà en poste en tant que CM. Pour moi, la reconversion a été assez rapide et même assez intuitive: je savais coder, j’avais de bonnes notions en webdesign, ergonomie et graphisme… En avant pour la gestion de projet, ZOU !
Du coup concrètement : je réfléchis et pilote la création d’outils multimédias destinés à faciliter la vie de mes 230 collègues en France, en Europe et dans le monde (oui oui, rien que ça XD). J’interviens principalement pour de la conception de sites internet mais également sur des choses un peu plus techniques comme des CRM / ERP. Je ne m’ennuie pas une minute ! Depuis bientôt deux ans, il ne s’est pas passé une journée sans que j’ai approfondi des notions que je ne connaissais que théoriquement ou même carrément appris sur le tas à faire des choses dont j’ignorais l’existence jusqu’alors (merci Google, GitHub…). On se reparlera un peu plus tard de ce en quoi consiste ce métier dans un autre article 😉
Bien sûr, une reconversion passe forcément par une assez grosse phase d’apprentissage et de remise en question: est-ce que l’on s’adaptera suffisamment vite comparé à des gens dont c’est le métier originel ? Est-ce que l’on apprendra suffisamment pour se mettre au niveau de ceux qui ont étudié des méthodes carrées de gestion de projet ? J’enchaîne bien volontiers les formations de consolidation sur mon métier, je potasse énormément de MOOC, d’articles et prépare des certifications pro… Bref, un en et demi après ma prise de poste, j’ai toujours des choses à apprendre tant le digital évolue rapidement. Et c’est tant mieux !