Tranche de pandémie #1, en plus d’être un jeu de mot de qualité plus que douteuse (😂), c’est mon confinement à moi: ni romantique, ni spirituel… mais brut de décoffrage et tel que je le vis chaque jour, avec sa cohorte d’angoisses et d’incertitudes mention « peur du lendemain », mais malgré tout avec plein de choses positives qui contrebalancent tout ça et apportent un peu d’air.
Parce que nous vivons quelque chose d’assez inédit, j’avais envie d’essayer quelque chose de différent et de parler un peu d’actualité – chose que je ne fais au final qu’assez rarement. En cette période de crise sanitaire due à la pandémie de COVID-19, nombreux sont les quotidiens qui s’en sont retrouvé chamboulés. Dans cette tranche de pandémie #1 garantie zéro couinements, il sera question de mes 15 premiers jours de confinement et de quelques réflexions qui me paraissent essentielles.
Restez chez vous, PUTAIN
Autant commencer par le début, hein.
Contrairement à ce qu’une minorité de bourgeois / nantis partis s’enjailler dans leur résidence secondaire en province essaient de nous faire croire avec leurs « journaux de confinement », rester enfermer chez soi ce n’est pas romantique, ça ne permet pas de « se retrouver soi-même » (peu importe ce que c’est censé vouloir dire…).
Le confinement, ce n’est pas une retraite spirituelle ou un atelier d’écriture que l’on mène depuis sa résidence secondaire sur l’île de Ré, d’Oléron ou depuis n’importe quelle autre résidence secondaire. Ce n’est pas non plus une occasion à saisir pour se faire encore plus mousser qu’en temps normal sur des sujets rendus encore plus futiles dans le contexte actuel : gagner en productivité, être la meilleure version de soi-même, ou encore le très pénible « j’aurais pu faire du télétravail mais j’aime mon job alors je vais au bureau ». À croire que certain(e)s ont besoin de leur dose d’auto-promotion quotidienne et que la décence est un mot définitivement absent de leur vocabulaire… 🙄
Cette situation nous plonge dans une incertitude de chaque instant: combien de temps resterons-nous enfermés ? Est-ce qu’on attrapera cette saloperie ou -pire encore – est-ce qu’on la ramènera à la maison et contaminera bêtement nos proches ? Est-ce qu’on a réellement pensé à acheter tout ce qui nous est indispensable ou est-ce qu’il faudra ressortir spécialement ? Attention, je ne parle pas de stocks infinis de PQ, de pâtes ou de farine faits à tort et à travers pour au moins 6 mois par certains, mais bien d’avoir au moins de quoi tenir une semaine pour éviter de sortir inutilement. À quoi ressembleront nos vies après cette pandémie ? … je vous fais grâce des nombreuses questions que l’incertitude absolue fait naître dans mon esprit. Je ne pense clairement pas être la seule à me poser des questions très régulièrement ; l’incertitude n’est pas quelque chose que je vis bien en règle générale.
Réinventer son quotidien
Attaquons le vif du sujet de cette tranche de pandémie #1: pour essayer de ne pas céder à la panique et m’occuper l’esprit, j’essaie au maximum de varier les activités et de m’en tenir à quelques règles élémentaires de vie (promis, ce paragraphe est garanti sans morale à deux balles) pour mieux vivre cette quarantaine.
Je n’abuse pas des chaînes d’infos en continu : rien de tel pour monter à 21 de tension en deux minutes, alors très peu pour moi. Pour ma tranquillité d’esprit, un JT par jour est largement suffisant pour savoir comment le monde se porte dans cette période troublée…
Je fuis au maximum les réseaux sociaux : on a tou(te)s cet(te) ami(e) sympa mais un peu relou(e) qui tient absolument à partager avec vous en temps réel des articles venant de sites bizarres ou des infos non sourcées affirmant que les extraterrestres ou dieu-sait-qui a conçu le COVID-19 en laboratoire pour tous nous exterminer… Alors on l’aime bien, hein, mais masquer ou bloquer temporairement ces personnes qui ne font qu’apporter de l’eau au moulin de mes angoisses me fait un bien fou et contribue totalement à ma tranquillité d’esprit.
Je lis beaucoup plus : c’est l’occasion rêvée de faire un peu de tri dans la bibliothèque pour en ressortir tous les livres achetés qui n’ont jamais été ouverts jusqu’ici, ou d’en acheter quelques-uns parmi ceux qui me faisaient de l’oeil. J’ai beaucoup plus lu qu’habituellement pendant ces 15 jours, on s’en reparlera pour le prochain article Bookworm, héhé.
Je teste de nouvelles choses en cuisine : on oublie Top Chef, Masterchef ou ces émissions de cuisine où il faut acheter un tas de trucs extraordinaires spécialement pour une recette. On se concentre en revanche sur un autre objectif : préparer un plat original et bon à partir de ce qu’on trouve dans son placard. Si comme moi vous avez connu des fins de mois un peu rock’n roll, vous êtes déjà un chef débrouillard triplement étoilé 🤣. Et l’air de rien, on finit par manger des choses vraiment sympa sans passer nécessairement plus de temps qu’habituellement en cuisine et par attaquer enfin cette vieille boîte de quinoa achetée sur un coup de tête il y a des mois sans réellement donner suite. Pas mal.
J’organise des apéros Skype et je prends des nouvelles de mes proches : y a-t-il réellement besoin d’une description de cette activité ? 🥴
Je soutiens le personnel soignant : applaudissements ou gammes (hasardeuses) de violon, quand vient le moment de faire du bruit et d’ambiancer le quartier, je suis au rendez-vous ! Alors certes, applaudir ou faire de la musique à sa fenêtre chaque soir à 20h ne fera pas tomber des masques du ciel, mais consacrer 5min de ma journée à ceux qui sont au charbon depuis 2 mois me paraît être le minimum que je puisse faire en plus de ne pas sortir de chez moi.
À huis-clos, le temps s’écoule différemment et certaines journées paraissent quelques fois plus qu’interminables sans qu’on ne parvienne à comprendre pourquoi. Malgré tout, si vous avez actuellement le luxe de pouvoir vous ennuyer chez vous, par respect pour tous ceux/celles qui aimeraient bien avoir du temps au calme chez eux pour se reposer : arrêtez de vous plaindre, parce que c’est chiant. Vous n’êtes ni en danger, ni malades ? Réjouissez-vous car d’autres n’ont pas cette chance.
La nostalgie de « l’avant »
Après une si longue période enfermés chez eux, les gens commencent à poster un peu partout des photos et des souvenirs de quand on pouvait encore aller et venir librement et sortir de chez soi pour faire des trucs cools, comme boire des mojitos avec les copains, flâner en forêt, faire des soirées raclette (…). Quinze jours, ce n’est pourtant pas excessivement loin, mais force est de constater que le temps a tendance à passer différemment quand on est enfermés entre quatre murs…
On sait qu’on refera de nouveau tout ça, que ça reviendra, que tout rentrera dans l’ordre, qu’on pourra de nouveau éprouver le plaisir de passer du temps avec nos semblables et qu’on oubliera bien vite cette rubrique « tranche de pandémie ». On sait que ce n’est qu’une mauvaise passe à traverser et qu’il faut que chacun prenne sur lui et fasse l’effort de se conformer aux instructions qui nous ont été données. On ne sait en revanche pas quand la vie pourra reprendre telle qu’on l’a vécue jusqu’ici, alors en attendant on n’a globalement pas d’autre choix que faire appel à une dose de courage et de résilience encore jamais exploitées jusqu’à ce que tout rentre dans l’ordre pour tout le monde.
Et maintenant… ?
Le confinement s’installe dans la durée pour au moins durer jusqu’au 15 avril dans un premier temps. Il faudra donc encore s’armer de patience avant de pouvoir de nouveau remettre le nez dehors sans crainte et revoir nos proches sans risquer de les contaminer (et pour les quelques accros du taff qui passeraient par ici : pour retourner au bureau 🎉).
D’ici là, on pense surtout bien fort à ceux/celles qui risquent leur vie depuis le début de cette épidémie pour faire en sorte d’en limiter au maximum la propagation – attention je parle bien du personnel soignant et non des politiques qui essaient de se faire passer pour les héros qu’ils ne sont pas – et à ceux/celles qui continuent de travailler dans cette période troublée pour qu’on puisse encore boulotter des chips devant un film, trouver à manger dans les rayons du supermarché, acheter nos médicaments ou pour que le courrier arrive encore à destination. À vous tou(te)s: merci ❤️
Voilà pour cette tranche de pandémie #1. Et restez chez vous, putain.